VOL DE DROGUE AU QUAI DES ORFÈVRES (FEUILLETON EN x ÉPISODES) - ÉPISODE 4 : CHRISTIAN ROCANCOURT PARLE A LA PRESSE

Au lendemain de son assignation en résidence surveillée, à Rouen, Christophe Rocancourt a accordé une interview au quotidien Le Parisien. Que dit-il ?

intégralité de l'article du Parisien

Concernant le vol de cocaïne

Christophe Rocancourt dément être impliqué d'une quelconque manière. Il dit même que, par principe en quelque sorte, il ne touche jamais aux affaires de drogue :

Je ne suis en aucune manière lié à ce vol. Avant mon incarcération, je ne connaissais absolument pas J.G. Et puis, j'ai un principe : je ne fais jamais dans la came. J'ai des enfants et je ne touche pas à ça. Pour le reste, je note qu'on m'accuse alors que je me trouvais au quartier d'isolement de la prison. C'est-à-dire dans un lieu où les marges de manoeuvre sont extrêmement limitées. Quoi qu'il arrive dans ce dossier, si jamais on devait retenir quelque chose contre moi, mon rôle ne pourrait être que périphérique. 

Curieux, cette notion de "périphérie". Est-ce que ça veut dire qu'il pourrait avoir quelque chose à voir, non pas directement avec le vol, mais avec des péripéties ultérieures ?

Concernant son rôle d'intermédiaire entre Yoss et le frère de J.G.

Il nie avoir joué le rôle d'intermédiaire pour des questions d'argent caché. Il serait simplement intervenu pour faire envoyer des fleurs à la femme de J.G. à Noël ! Ce galant homme a le souci d'envoyer des fleurs à la femme d'un homme qu'il ne connaît que depuis quelques mois ?  D'ailleurs Yoss est, selon lui un affabulateur :

Je me suis contenté de demander à Yoss d'envoyer des fleurs à la femme de J. G. pour Noël. A-t-elle reçu ces fleurs ? Oui. Elle a même envoyé un SMS de remerciement qui le prouve. Dans cette histoire, je n'ai jamais parlé d'autre chose que de fleurs. [...] J'ai de l'amitié pour Yoss, il me rend visite en prison, et je ne le renie pas. Mais c'est un moulin à paroles.

Pourtant Yoss, qui ne connaissait pas D.G. a détaillé sans être contredit les péripéties autour du lac de Créteil. Si Rocancourt ne l'a pas mis en contact avec D.G, qui a organisé ce contact ? Un fait curieux : on se souvient que Yoss a déclaré qu'on lui a demandé de relever le numéro de la voiture qui sera au rendez-vous (ce qu'il a fait). Pourquoi Rocancourt aurait-il demandé cela ? Il savait bien que si Yoss "craque" on remontera jusqu'à lui. Mais peut-être voulait-il précisément qu'on remonte jusqu'à lui. Pour couvrir qui ? Il faut garder présent à l'esprit l'énormité des sommes en jeu dans ce vol de cocaïne : 300 000 €. Est-il absurde de penser que certains peuvent accepter l'idée de quelques années de prison s'ils ont la garantie de bénéficier d'une fortune à leur sortie ?

Concernant sa rencontre avec J.G et ce qu'il pense de lui 

Selon Rocancourt la rencontre aurait été fortuite :

Il faut se rendre compte de ce que représente la vie au quartier d'isolement. On est escorté en permanence et on n'a aucun contact avec le reste de l'établissement. On a droit à quatre heures de promenade par jour dans une cour avec des grillages et des barreaux de 12 m sur 4 m. Des groupes sont constitués pour les promenades. Je me suis retrouvé avec J.G. Quand des détenus à l'isolement se rencontrent, forcément ils communiquent.

Une question de détail dont la justice a certainement la réponse : pourquoi Rocancourt a-t-il été placé en isolement pour une simple question de trafic de faux papiers ?

Sur le fond de l'affaire, il minimise le rôle possible de J.G. :

Ce n'est ni un flic ni un voyou, et il n'y a rien de pire. Moi, j'aime que les choses soient claires : un bon flic, c'est un bon flic et un bon voyou, c'est un bon voyou. En ce qui me concerne, j'ai toujours été du même côté ! Avec J.B. on ne sait pas bien. De mon point de vue de paysan normand, je dirais que c'est une pomme pourrie. Au départ, l'histoire du vol au 36, c'est un formidable scénario de film. Sauf que J.G. n'a pas la carrure pour le premier rôle. Et puis, il n'a pas respecté une règle de base en impliquant sa femme.

 Au total, Rocancourt ne nous apprend pas grand'chose. Pouvait-on attendre autre chose d'une interview ? Si l'on croit sa version des faits (mais rien n'autorise à la croire) il est totalement étranger au vol de cocaïne, n'est intervenu ni avant, ni pendant, ni après. Et si ce qu'il dit est vrai le mystère s'épaissit. Car il faut bien qu'une tierce personne ait fait disparaître ou commercialisé la drogue ?

A SUIVRE ...