Tout le monde sait que le jeu d'échecs a été importé en Europe par les Arabes, et qu'il est vraisemblablement d'origine asiatique. Mais ce que l'on sait moins c'est que c'est l'Espagne, et plus précisément Valence, qui a introduit dans le jeu une innovation majeure qui a donné naissance aux échecs modernes. L'Espagne est par ailleurs le pays qui organise le plus de tournois internationaux.
Jusqu'au XVième siècle, la pièce située à côté du Roi dans la position de départ, n'était pas la Dame mais une pièce aujourd'hui disparue, nommée Alferza considérée comme le vizir du roi. Cette pièce avait un mode d'action limité : elle ne pouvait se déplacer que sur une case contiguë située en diagonale, sauf lors de son premier déplacement où elle pouvait se déplacer de 3 cases, y compris en sautant des pièces.
Avant la fin du XVième siècle les parties étaient très longues car la non-existence de le Dame rendait le jeu peu dynamique. D'ailleurs la partie se jouait souvent sous la forme d'un problème du type "Les Blancs jouent et gagnent" à partir d'une position prédéterminée.
A la fin du XVième siècle, l'introduction de la Dame, la pièce la plus puissante du jeu (en hommage à Isabelle la Catholique) révolutionna les échecs qui devinrent un jeu dynamique avec des parties de durée raisonnable. Cette innovation est venue de Valence.
Le livre qui, très certainement, fait état pour la première fois de cette nouveauté a disparu après l'assaut des troupes napoléoniennes contre l'abbaye de Montserrat en 1811. L'historien José Antonio Garzón a passé une partie de sa vie à rechercher d'autres exemplaires, sans succès. Il s'agit du Llibre dels jochs partits dels schachs de Francesh Vicent, publié en 1495 et tiré à 100 exemplaires. L'intérêt pour ce livre est tel qu' a été créé un prix, Premio Internacional Von der Lasa, doté de 18 000 € pour qui trouverait un exemplaire.
Le livre qui, très certainement, fait état pour la première fois de cette nouveauté a disparu après l'assaut des troupes napoléoniennes contre l'abbaye de Montserrat en 1811. L'historien José Antonio Garzón a passé une partie de sa vie à rechercher d'autres exemplaires, sans succès. Il s'agit du Llibre dels jochs partits dels schachs de Francesh Vicent, publié en 1495 et tiré à 100 exemplaires. L'intérêt pour ce livre est tel qu' a été créé un prix, Premio Internacional Von der Lasa, doté de 18 000 € pour qui trouverait un exemplaire.
Il a été décidé en outre que lorsqu'un pion arrivait sur la dernière rangée, il pouvait se transformer en Dame. Cette innovation a ému l'église catholique, qui acceptait mal qu'un homme puisse se transformer en femme. Les Italiens ont résolu le problème en féminisant l'appellation du pion : le pedone s'est transformé en pedona !
Référence : article, en Espagnol, du quotidien El País, dans son édition numérique du 13 février 2015 : El ajedrez moderno nació en España hace 500 años.
Référence : article, en Espagnol, du quotidien El País, dans son édition numérique du 13 février 2015 : El ajedrez moderno nació en España hace 500 años.
Un lecteur m'a fait remarquer que, contrairement à ce que j'ai écrit en introduction, les Arabes ne sont pas les inventeurs du jeu d'échecs. En effet. Les Arabes ont adopté et diffusé ce jeu, mais la parternité de son invention reste indécise. Wikipédia donne les indications suivantes : " Si la naissance même du jeu reste encore obscure et controversée30, on peut au moins affirmer que les échecs sont un jeu asiatique. Trois ensembles géographiques posent leur candidature au titre de berceau du roi des jeux :
RépondreSupprimer• l’Inde du Nord, du Cachemire à la haute vallée du Gange, en passant par le Sind et le Pendjab, le bassin de l’Indus (aujourd’hui largement au Pakistan) ;
• la Chine historique, c’est-à-dire le bassin du fleuve Jaune et peut-être celui du Yangzi Jiang, plus au sud ;
• la grande sphère iranienne entre les deux, les pays traversés par l’antique route de la soie : la Perse mais aussi le Gandhâra, la Bactriane, le Khwarezm, la Sogdiane, la Sérinde, soit l’Asie centrale de l’Iran et de l’Afghanistan au Xinjiang. Linguistiquement et culturellement, ces régions se rattachaient à la sphère iranienne.
L'Inde est généralement l'hypothèse la plus suivie. Elle a pour elle la tradition puisque même les premiers textes persans et arabes affirmaient que les échecs étaient venus d'Inde. Cependant, les traces historiques prouvant cette origine manquent. L'Asie centrale iranienne au contraire reste la terre des premiers témoignages comme des plus anciennes trouvailles archéologiques. Enfin la Chine revendique aussi le titre de berceau de ce jeu et s'il est vrai que les premiers témoignages confirmés sont tardifs en Chine, il existe des sources certes floues mais plus anciennes que les plus anciennes sources perses ou sanscrites (qui datent de l'époque 600 à 650 après J.-C.).
Dans l'état actuel des connaissances, il est difficile de trancher".
pour moi, tout plaide en faveur de la Chine, les tours en fortifications, les pions en armée à pied en frand nombre, les fous, conseillers politiques ou militaires du roi, le plan sratefique comme au jeu de go
RépondreSupprimerMerci pour ce commentaire Michel.
SupprimerComme disait Perec sur le jeu d'échecs : "Un jeu moderne aux règles floues qui changent tous les 500 ans".
RépondreSupprimerCitation donnée de mémoire, c'est peut-être pas tout à fait exact. À lire dans son "Traité de jeu de Go"
Pour qui est des pièces : En Inde, les fous sont remplacés par des éléphants, dans les jeux dit "traditionnels" et vendu aux touristes. Mais ça ne prouve rien sur l'origine Je ne sais même pas si ça a une valeur historique..