Quel dommage, et quel gâchis ! Spielberg avait un sujet "en or", des moyens, un acteur de luxe (François Truffaut) et il nous a sorti, en 1977 un film médiocre, médiocre comme peuvent l'être certains films américains (pas tous heureusement !). "Rencontres du troisième type" rassemble tous les poncifs de ce mauvais cinéma : les problèmes de couple, les enfants (beaux et intelligents, comme il se doit), les larmes de la maman qui embarque ses enfants chez sa mère ou chez sa sœur (dans ce cas c'est chez sa sœur), l'obstination du papa, les scientifiques un peu bornés, etc.
Source : image du film |
Le sujet était "en or" car une éventuelle rencontre avec une civilisation extraterrestre serait évidemment un événement majeur, le plus important dans toute l'histoire de l'humanité. Or c'est précisément cette dramaturgie qui est totalement absente du film de Spielberg. On a l'impression que les participants vivent ce moment comme s'ils assistaient à un spectacle de Dynesland.
Et puis, il y a une incongruité majeure : un auteur ou réalisateur de science-fiction ne doit pas représenter un être extraterrestre avec des traits humanoïdes. D'ailleurs, à mon avis, il ne doit pas le représenter du tout. Or nous avons ici de petits bonshommes rachitiques avec des mains, des jambes, des oreilles, etc. c'est-à-dire tout ce qu'il faut pour ressembler comme deux gouttes d'eau à une variation de l'humain terrestre (comme E.T. d'ailleurs).
Or, c'est un anthropocentrisme désolant. Il semble à peu près évident que d'autres formes de vie existent dans l'univers. Indépendamment du fait qu'il existe peut-être une infinité d'univers, le nôtre contient des milliards de galaxies qui comportent chacune des milliards d'étoiles dont certaines possèdent des planètes. Comment peut-on imaginer que la vie n'ait pu se développer que sur notre petite planète anonyme ? Mais ceci dit, nous n'avons aucune idée de la forme que peut revêtir ce type de vie. La forme de vie que nous connaissons est le produit d'une multitude de facteurs : l'histoire de la formation de la Terre, la composition primaire du milieu terrestre, les aléas de l'évolution, etc. Il n'y a absolument aucune obligation, selon nos connaissances actuelles, pour qu'il y ait une similitude entre ce que nous connaissons et ce qui pourrait être.
On s'est beaucoup moqué, à juste titre des "petits hommes verts" que certains films de série B nous ont montré comme étant les habitants de la planète Mars. mais Spielberg ne fait pas mieux ni autrement !
Alors, que peut-on retenir de ce film :
- quelques belles images de l'apparition des vaisseaux spatiaux,
- une scène assez comique quand Roy Neary détruit son jardin sous l'œil ébahi de ses voisins,
- quelques plans spectaculaires dans les scènes finales (le départ du vaisseau).
C'est tout, et c'est peu pour un film célébrissime.
À éviter !
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