L'érosion des côtes est un phénomène naturel qui s'est "déréglé" par suite de l'action des hommes. Aujourd'hui, et à court et moyen terme, le principal facteur est le réchauffement climatique qui provoque une élévation du niveau des mers. Il ne s'agit plus uniquement d'érosion mais de submersion, avec des conséquences humaines, sociales et économiques importantes. Le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), paru en septembre 2013, estime qu’à la fin du XXIe siècle, la hausse du niveau des mers sera d’au moins 40 cm et pourrait atteindre 1 m.
Un phénomène naturel
Sous l'action du vent, de la pluie, des tempêtes exceptionnelles, des courants, etc. des sédiments sont arrachés à la côte. Ces facteurs tendent à faire reculer le "trait de côte". Inversement, les fleuves, la houle apportent des sédiments qui viennent "engraisser" le littoral. Mais aujourd'hui le phénomène est loin d'être équilibré.
En 2006 l'IFEN (Institut français de l'environnement) estimait que :
- 25 % du trait de côte reculaient alors que seuls 10 % engraissaient ;
- 25,9 % des côtes érodées étaient des zones urbanisées ou commerciales ou artificialisées ;
- 9,7 % étaient des terres labourées ;
- 17,4 % sont des plages et dunes.
L'action des hommes
Indépendamment des effets du réchauffement climatique, plusieurs facteurs humains contribuent à l'érosion du littoral. Citons les principaux :
- L'extraction de matériaux à proximité du littoral (sablières, gravières) ;
- La construction de barrages de retenue sur les fleuves, qui "piègent" les sédiments ;
- Les aménagements réalisés trop près du littoral, qui créent des turbulences néfastes;
- etc.
Le réchauffement climatique
Une conséquence non contestée du réchauffement climatique est l'élévation du niveau des mers. Comme indiqué plus haut, on estime que d'ici la fin du siècle l'élévation du niveau des mers pourrait être comprise entre 40 cm et 1 m.
Cette élévation est due à deux facteurs principaux liés au réchauffement : la fonte des glaciers et des calottes glacières, et la dilatation de l'eau de mer.
Quand on parle de "glacier" il faut entendre les glaciers continentaux, et non pas la banquise. La fonte de la banquise (glace flottant sur la mer) ne participe pas mécaniquement à l'élévation de niveau puisque le volume de glace fondue est égal au volume d'eau de mer qui le remplace (principe d'Archimède). Mais elle n'est pas totalement sans effet puisqu'elle modifie les caractéristiques réfléchissantes de la surface marine (l'eau de mer est plus absorbante que la glace).
Par contre l'eau de fonte des glaciers de montagne et de la calotte glacière constituent des apports en volume pour les océans. Certains experts estiment que la plupart des glaciers montagneux européens situés à moins de 3000 m auront disparu dans 60 ans.
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la hausse n’a pas dépassé 0,5 mm par an ; elle s’est établie en moyenne à 1,7 mm par an au XXe siècle et a atteint 3,2 mm sur les deux dernières décennies.
Gonéri Le Cozannet, en charge du programme « Changement climatique et vulnérabilité » au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) estime que : " au cours du XXIe siècle, l’élévation du niveau des mers va devenir la cause principale des dommages littoraux et au-delà de 2100, on devrait assister à des submersions permanentes de zones côtières basses ».
La première consiste à figer coûte que coûte le trait de côtes grâce à des moyens de protection. Ces solutions sont onéreuses. Elles sont mises en place par des pays qui ont peu de longueur de côtes à protéger (Pays-Bas, Belgique, ...).
La seconde consiste à "prendre acte" du recul des côtes et à gérer en conséquence l'aménagement des zones concernées. Ce sera certainement le cas d'une partie de la côte aquitaine en France.
Cette élévation est due à deux facteurs principaux liés au réchauffement : la fonte des glaciers et des calottes glacières, et la dilatation de l'eau de mer.
Quand on parle de "glacier" il faut entendre les glaciers continentaux, et non pas la banquise. La fonte de la banquise (glace flottant sur la mer) ne participe pas mécaniquement à l'élévation de niveau puisque le volume de glace fondue est égal au volume d'eau de mer qui le remplace (principe d'Archimède). Mais elle n'est pas totalement sans effet puisqu'elle modifie les caractéristiques réfléchissantes de la surface marine (l'eau de mer est plus absorbante que la glace).
Par contre l'eau de fonte des glaciers de montagne et de la calotte glacière constituent des apports en volume pour les océans. Certains experts estiment que la plupart des glaciers montagneux européens situés à moins de 3000 m auront disparu dans 60 ans.
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la hausse n’a pas dépassé 0,5 mm par an ; elle s’est établie en moyenne à 1,7 mm par an au XXe siècle et a atteint 3,2 mm sur les deux dernières décennies.
Gonéri Le Cozannet, en charge du programme « Changement climatique et vulnérabilité » au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) estime que : " au cours du XXIe siècle, l’élévation du niveau des mers va devenir la cause principale des dommages littoraux et au-delà de 2100, on devrait assister à des submersions permanentes de zones côtières basses ».
Les moyens de lutte
La lutte "à la source", c'est-à-dire la limitation des émissions de gaz à effet de serre nécessite une collaboration internationale qui se heurte aux intérêts particuliers de certains états. La conférence de Paris, qui se tiendra fin 2015 fait un peu office de "dernière chance".
Plus spécifiquement, concernant l'érosion et la submersion des côtes, deux stratégies sont possibles :
La première consiste à figer coûte que coûte le trait de côtes grâce à des moyens de protection. Ces solutions sont onéreuses. Elles sont mises en place par des pays qui ont peu de longueur de côtes à protéger (Pays-Bas, Belgique, ...).
La seconde consiste à "prendre acte" du recul des côtes et à gérer en conséquence l'aménagement des zones concernées. Ce sera certainement le cas d'une partie de la côte aquitaine en France.
Le cas de la côte aquitaine
Le littoral aquitain, composé de côte sableuse, est particulièrement concerné. La série de tempêtes de l'hiver 2014 a généré un recul de 20 mètres en seulement trois mois, avec des pics à 40 mètres. En une nuit, il arrive parfois que plusieurs dizaines de mètres disparaissent.
À titre d'exemple : lors de sa construction en 1967, l'immeuble Le Signal à Soulac était situé à 200 m de la mer. Il en est aujourd'hui éloigné de 11 m.
L'immeuble Le Signal à Soulac |
L'immeuble a été évacué le 29 janvier 2014. Une bataille juridique menée par les copropriétaires est en cours pour obtenir des indemnités qui, pour le moment, ont été refusées en vertu d'une loi qui date de 1807 qui précise que c'est aux habitants de supporter le coût des protections contre les dommages provoqués par la mer.
Le quotidien Le Monde a consacré un article à ce sujet dans son édition du 28 février 2015. Dans cet article, Frédéric Boudeau, directeur de la communauté de communes de la pointe du Médoc, à laquelle appartient Soulac précise :
« On a fait beaucoup de cailloux pendant des années, quand l'homme pensait pouvoir canaliser la nature. Maintenant, il va falloir passer à une autre manière de penser ».
Et Catherine Meur-Férec, géographe à l'Institut universitaire européen de la mer de l'université de Brest estime que :
« Créer des digues, des murs, réensabler, ça rassure les habitants. Mais ce n'est pas une solution durable. Cela coûte très cher et il y a des répercussions environnementales ».
A 70 kilomètres plus au sud, à Lacanau-Océan, on envisage une solution bien plus radicale. Hervé Cazenave, adjoint au maire chargé du littoral, pose le problème :
« Aujourd'hui, on se retrouve au trait de côte prévu pour 2040, avec vingt-cinq ans d'avance ! Ces trois derniers mois, la dune sauvage a reculé de trois mètres. [...] »
C'est pourquoi Lacanau a été choisie comme site pilote d'études menées par le Groupement d'intérêt public (GIP) littoral aquitain sur la réponse à apporter au problème de l'érosion.
Le groupe a imaginé plusieurs stratégies. L'une d'entre elles, jusqu'ici taboue, est prise de plus en plus au sérieux : la relocalisation. Soit, concrètement, détruire préventivement les constructions en danger et les reconstruire dans une zone plus sûre.
A Lacanau, la relocalisation concernerait au moins 1 400 appartements sur le front de mer, plus les commerces, pour un coût estimé à 300 millions d'euros.
L'expropriation, la déconstruction puis la reconstruction des bâtiments représenteraient un coût faramineux pour une petite commune comme Lacanau : « On ne peut pas y aller seuls financièrement, explique l'adjoint au maire. Sans l'État, il ne se passera rien. »
Le GIP doit remettre ses conclusions dans quelques mois à l'État, qui devra se prononcer avant la fin de l'année.
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