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dimanche 29 mars 2015

LE CHAOS YÉMÉNITE


Le 20 mars 2015 quatre attentats au Yemen ont provoqué la mort de 149 personnes dans deux mosquées chiites. Ces attentats ont été revendiqués par EI (Etat Islamique), mais Al-Qaeda, implantée à Aden est toujours active dans le centre et l’est du pays. Depuis, une coalition comprenant neuf pays dont l'Egypte et l'Arabie Saoudite mène une opération militaire baptisée Tempête de fermeté contre les rebelles chiites houthis. 
Que se passe-t-il au Yemen ? Quelles sont les forces en présence ?

Source de l'illustration

L'Histoire du Yemen est jalonnée de divisions, de conflits internes et d'interventions étrangères.

Quelques points de repère chronologiques

  • Ier siècle après J.C. : Apparition de la dynastie Himyarite.
  • 628/630 : Début de l'Islam au Yémen.
  • 898 : Début de l'Imâmat Zaydite (qui durera jusqu'en 1962).
  • 1538/1636 : Première occupation ottomane du Yémen.
  • XVIIe siècle : Début du commerce du café avec l'Europe, avec le port de Mokha comme comptoir.
  • 1839 : Les Anglais s'emparèrent d'Aden.
  • 1849/1918 : Seconde occupation ottomane du Yémen.
  • 26/09/1962 : Proclamation de la République Arabe du Yémen (Yémen du Nord) et début de la guerre civile entre républicains et royalistes.
  • 30/11/1967 : Proclamation de la République Démocratique et Populaire du Yémen (Yémen du Sud).
  • 21/05/1990 : Réunification du Yémen .
  • 05-06/1994 : Conflit entre les ex-armées du Nord et du Sud.Fin des hostilités qui ont mené à la réunification.

Le début de la crise actuelle se situe au cours de l'été 2014 lorsque le président en place du Yemen (réunifié en 1994),  Ali Abdallah Saleh, est contraint au départ après une insurrection orchestrée par les rebelles houthis. Les houthis sont des rebelles chiites. Leur nom vient du nom de leur ancien chef, Hussein al-Houthi, tué en 2004 et remplacé par son frère Abdel Malik. Ils sont vigoureusement soutenus par l'Iran.

Mais le successeur de Saleh, Abd Rabbo Mansour Hadi, nommé président le 4 juin 2011, est rapidement pris à partie par les houthis, qui l'estiment incompétent et corrompu. Le 20 janvier 2015, les rebelles Houthis prennent le palais présidentiel. Le 22 janvier 2015, Hadi présente sa démission après que les Houthis eurent réclamé qu'un de leurs membres soit nommé comme vice-président. Le 31 janvier 2015, alors qu'il a été placé en résidence surveillée par les Houthis, il annonce  renoncer à sa démission « sous la menace des armes ». Le 21 février 2015 il prend la fuite vers Aden, dans le sud du pays, ville qui devient capitale de facto. Le 24 février 2015, il demande aux membres du gouvernement démissionnaire de le rejoindre à Aden. En réaction, les Houthis le qualifient de « fugitif» et promettent de le juger.
  
Le 20 mars quatre attentats provoquent la mort de 149 personnes dans deux mosquées chiites. Ces attentats ont été revendiqués par EI (Etat Islamique). Le 24 mars 2015 une coalition regroupant neuf pays arabes emmenés par l'Arabie saoudite bombarde  les positions de la milice chiite des Houthis.


Le 25 mars 2015, l'entourage du président Hadi annonce qu'il a quitté Aden, où les Houthis progressent.

Le 29 mars 2015 les chefs d'État de la Ligue arabe réunis en sommet en Égypte se sont mis d'accord sur le principe de créer une force militaire conjointe, notamment pour combattre les "groupes terroristes".

Le chaos est donc à son comble

Le président "légitime" est en fuite et on ne comprend pas très bien qui gouverne au Yemen. Les rebelles Houthis, chiites, sont soutenus par l'Iran et ont progressé jusqu'à Aden. L'Arabie Saoudite mène une coalition contre les groupes terroristes, contre les Houthis et appuie le président Hadi.

En outre la présence de Al-Quaïda au Yemen, plus précisément de Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (AQPA), complique encore les choses. On ne sait pas clairement, à ma connaissance, si AQPA, salafiste donc sunnite, est un concurrent ou un allié pour EI. Rappelons que AQPA a revendiqué l'attentat de Charlie Hebdo et qu'elle est soupçonnée d'avoir commis au Yemen, l'attentat-suicide du 21 mai 2012, perpétré par un soldat infiltré, qui a causé le mort de près de 100 soldats et fait 300 blessés lors de la préparation d'un défilé militaire.



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