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mercredi 18 mars 2015

UNE UNIVERSITÉ AUX PORTES DE L'ARCTIQUE

L'UNIS est l'université la plus septentrionale du monde. Elle est située aux portes de l'Arctique, à 78° de latitude nord, sur l'archipel norvégien du Svalbard. Son enseignement et ses activités de recherche sont axés sur les sciences et les technologies concernant l'Arctique.



Sources principales ici et ici.

Comme le rappelle son directeur, l’UNIS  ne propose qu’un nombre restreint de disciplines axées sur les sciences et les technologies concernant l'Arctique. Elle compte 650 étudiants seulement, pour un encadrement de 110 personnes dont une trentaine de scientifiques, autant de techniciens, de personnel administratif et une vingtaine de professeurs associés ; le tout pour un budget annuel de 180 000 000 NOK (près de 21 M€). L'enseignement (uniquement en Anglais) est gratuit et ouvert aux étrangers. 

Les conditions de vie sont évidemment difficiles, avec 7 mois de nuit par an et des températures moyennes, pendant les mois d'hiver, de l'ordre de -10°C. Les records de froid enregistrés sont inférieurs à -30°C et la température ne dépasse guère 20°C en été.




Sur une île où vivent près de 3000 ours polaires et où les conditions de vie sont très rudes, la sécurité est évidemment primordiale. Les étudiants ne doivent pas se rendre en ville (dans la capitale, Longyearbyen, 2 100 habitants environ ) sans être armés.

« Il y a environ 3 000 ours polaires sur l’île, il faut s’en protéger. [toute sortie de la ville sans arme est prohibée, NDR]. Mais le plus gros challenge c’est le temps » explique le directeur. Bien évidemment, lorsqu’ils arrivent ici, en Licence ou en Master, la plupart des étudiants n’ont jamais tenu un fusil, alors ils apprennent. Tout comme à sortir d’une crevasse ou de la mer par ses propres moyens en cas de rupture de la glace sous sa moto neige. « On entraine les étudiants à supporter et à se débrouiller dans pareilles conditions. Survivre, s’habiller, se protéger, manger, poursuit M. MISUND. Il fait nuit, il fait froid. Il y a peu de temps une expédition d’étudiants a été prise dans une tempête. Le temps était si mauvais à Longyearbyen qu’on n’a pas pu sortir pour aller les sauver. Ils ont dû monter un camp d’urgence et attendre 3 jours. »« Lorsqu’il arrive ici, tout étudiant suit un « safety court » dans un « base camp » explique Heidi Sevestre. C’est une formation intensive pour apprendre comment survivre dans l’arctique, comment construire un igloo, monter une tente sous le vent, faire du sauvetage en avalanche… Le but étant que les étudiants puissent profiter de leur temps libre pour sortir par leurs propres moyens. » « On est ici pour faire du terrain » conclut la française avant de nous présenter aux « bad ass » du service logistique de l’UNIS, ces guides de haute-montagne ou anciens militaires, spécialistes de l’arctique, dont le travail consiste à entrainer et encadrer les étudiants sur le terrain.« C’est remarquable ce que les gens sont capables d’apprendre, rajoute le directeur. Bien sûr on leur fait passer des tests avant de les laisser sortir par eux-même. » Avant de nous rassurer en dressant ce bilan singulier : « aucun étudiant n’a eu à tirer sur un ours polaire, un technicien en a tué un qui risquait d'attaquer un groupe (c’est celui qui est dans le musée), et l’hiver dernier un étudiant est tombé dans une crevasse mais il a été secouru. »
Source : Le Monde, 13/03/2015


Avis aux amateurs : UNIS recrute actuellement du personnel.
Cf. ici

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