Pages

dimanche 5 février 2017

A PROPOS DE SVIATOSLAV RICHTER

Le pianiste soviétique Sviatoslav Richter est considéré comme un des plus importants pianistes de XX° siècle. Né en Ukraine, le 20 mars 1915, ce n'est qu'à m'âge de 19 ans qu'il commença sa carrière de pianiste. Il est mort le 1er août 1997 à l'Hôpital Central de Moscou des suites d'un infarctus du myocarde.



Je ne souhaite pas, dans cet article, fournir une biographie ou une discographie  de Richter. On les trouve facilement à l’aide de n’importe quel moteur de recherche. Je ne souhaite fournir que quelques appréciations ou anecdotes et recommander l’écoute d’un concert qui me semble représentatif de son art. 

  • Arthur Rubinstein décrit le premier concert de Richter auquel il ait assisté :
  • « Ce n'était pas vraiment quelque chose d'exceptionnel. Puis, à un moment, j'ai remarqué que mes yeux étaient de plus en plus humides : les larmes ont commencé à rouler sur mes joues. »
  • Pierre Boulez a écrit de Richter: « Sa personnalité était plus grande que les possibilités que le piano lui offrait, plus large que le concept même de la maîtrise complète de l'instrument ».
  • Marlene Dietrich, qui était une amie de Richter, écrivit dans son autobiographie, Marlene : « Un soir, alors que le public était assis autour de lui sur la scène, une femme, derrière lui, s'est effondrée et est morte sur place alors qu'il jouait une pièce ; elle a été évacuée de la salle. J'ai été profondément impressionnée par cet incident et me suis dit : « Quel sort enviable de mourir tout en écoutant Richter. Quelle sensation forte cette femme avait eue pour sa musique avant d'expirer son dernier souffle ! » Mais Richter ne partagea pas cette opinion et fut très choqué par cet incident. »
  • Richter pratiquait volontiers l'autocritique. Ainsi, après s'être rendu compte que depuis des décennies il jouait une fausse note (un fa dièse au lieu d'un fa naturel) dans le Concerto italien de Bach, il insista pour que des excuses détaillées fussent imprimées sur la pochette du CD contenant l'enregistrement de cette œuvre.
  • Il refusa toute sa vie de jouer certaines pièces célèbres, et parmi les plus populaires du répertoire pianistique : les Variations Goldberg de Bach, la Sonate Waldstein et la Sonate au Clair de lune de Beethoven, le Concerto pour piano n° 5 de Beethoven dit « L'Empereur », le Concerto pour piano n° 3 de Prokofiev et la Sonate pour piano n° 2 de Chopin, avec sa fameuse Marche funèbre devenue une musique officielle soviétique.
  • Un film a été réalisé sur Sviatoslav Richter, mettant en évidence sa sensibilité et son humanité, par le documentariste Bruno Monsaingeon : Richter l'insoumis.
  • Richter ne sollicitera rien du régime soviétique, n'ambitionnera rien, que ce soit en termes de gloire internationale ou de confort personnel, contrairement à la plupart de ses collègues, auxquels seules des tournées de concerts en Occident permettent quelques améliorations de leur situation matérielle. 
  • Il est également le seul des grands solistes de sa génération et de son pays à écarter, moins par volonté délibérée que par radicale indifférence — ce n'est pas un rebelle, mais un réfractaire — toute appartenance au Parti communiste. Une carrière exclusivement soviétique ne lui fait pas peur, Richter n'a en fait peur de rien. Il n'offre aucune prise, ce sera sa grande force.


Enfin, il me semble que si l'on veut avoir un aperçu de son génie pianistique, il faut écouter son concert de Leipzig du 28 novembre 1963, que l'on pourra trouver par exemple ici.



Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ajouter des commentaires.