Interstellar est un film britanico-américain de Christopher Nolan, sorti sur les écrans en novembre 2014. Le synopsis et la bande annonce laissent présager un film de science-fiction de série B. Or, à mon avis, il n'en est rien et Interstellar est un bon film qui mérite d'être vu, même si on n'est pas trop "accroché" (c'est mon cas) par la science-fiction. Mais il faut bien avouer qu'aujourd'hui la science réelle, en particulier en physique quantique, en cosmologie et dans les diverses ramifications issues de la théorie de la relativité, aborde des domaines qui, il y a peu, nous paraissaient fantasmagoriques.
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Mais l'intérêt majeur est la crédibilité scientifique qu'a voulu lui donner le réalisateur. La trame générale ( le voyage dans l'espace qui provoque un décalage entre le temps vécu par les voyageurs et celui vécu par les êtres restés sur terre) n'est pas une fiction. Le phénomène a été mesuré à l'échelle corpusculaire et fait l'objet d'un paradoxe fameux (qui en fait n'en est pas un) : le paradoxe de Langevin. Ce qu'on appelle dans le film "trou de ver" est une expression effectivement utilisée par les physiciens pour désigner une anomalie dans l'espace-temps. Ce qui relève de la fiction c'est qu'il existe une telle anomalie à proximité de Saturne (mais pourquoi pas ?).
Tout ce qui est dit à propos du trou noir est scientifiquement exact (sauf ce qui se passe à l'intérieur, car nous n'en savons rien).
La supervision des effets spéciaux et, plus généralement, de la crédibilité scientifique a été réalisée par le chercheur américain Kip Thorne.
Enfin, "cerise sur le gâteau", on entend dans le film plusieurs extraits du très beau poème Do not go gentle into that good night" que le poète gallois Daylan Thomas a écrit à l'occasion de la mort de son père. J'en donne ci-dessous une version traduite en français (j'ignore le nom du traducteur).
N’entre pas sans violence dans cette bonne nuit,
Le vieil âge devrait brûler et s’emporter à la chute du jour ;
Rager, s’enrager contre la mort de la lumière.
Bien que les hommes sages à leur fin sachent que l’obscur est mérité,
Parce que leurs paroles n’ont fourché nul éclair ils
N’entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.
Les hommes bons, passée la dernière vague, criant combien clairs
Leurs actes frêles auraient pu danser en une verte baie
Ragent, s’enragent contre la mort de la lumière.
Les hommes violents qui prient et chantèrent le soleil en plein vol,
Et apprenant, trop tard, qu’ils l’ont affligé dans sa course,
N’entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.
Les hommes graves, près de mourir, qui voient de vue aveuglante
Que leurs yeux aveugles pourraient briller comme météores et s’égayer,
Ragent, s’enragent contre la mort de la lumière.
Et toi, mon père, ici sur la triste élévation
Maudis, bénis-moi à présent avec tes larmes violentes, je t’en prie.
N’entre pas sans violence dans cette bonne nuit.
Rage, enrage contre la mort de la lumière.
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