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mardi 6 juin 2017

NOTE DE LECTURE N°32 :"LE PARFUM" DE PATRICK SÜSKIND

"Le Parfum", sous-titré "Histoire d'un meurtrier", en allemand : Das Parfum, die Geschichte eines Mörders, est un roman de l'écrivain allemand Patrick Süskind, paru en 1985. Dès sa publication, il a connu un très grand succès et a aussitôt été traduit dans de nombreuses langues. En 20 ans, ce best-seller a été traduit en 48 langues et vendu à 20 millions d'exemplaires. Le livre a été traduit de l'allemand au français par Bernard Lortholary.

Je n'ai lu ce roman que très récemment car j'ai un préjugé, sans doute non raisonnable, pour les livres récents qui deviennent immédiatement des « best-sellers ».

J’avoue tout de suite que c’est un ouvrage qui ne restera pas, en ce qui me concerne, un livre inoubliable.

Je lui vois beaucoup de défauts et quelques qualités (parmi lesquelles la traduction de Bernard Lortholary).

Évidemment, en tant que livre de fiction totale (disons presque de science-fiction), on peut tout lui pardonner. L’auteur, comme d’ailleurs tous les écrivains, est a priori totalement libre d’écrire n’importe quoi. Mais les grandes œuvres appartenant à ce genre, celles qui sont restées dans l’Histoire de la littérature le sont restées en raison d’une certaine profondeur qui transcende la fiction.

Or le personnage de Jean-Baptiste Grenouille est totalement vide. Il a une particularité, que l’on connaît dès les premières pages : un odorat hyper-sensible et une absence totale d’odeurs corporelles qui le rend presque invisible ou, a contrario, le don de se parfumer (disons plutôt de se donner une odeur) à des fins stratégiques.

C’est à mon avis totalement insuffisant pour rendre le personnage digne d’intérêt. On peut s’en divertir (certaines scènes du livre sont d’ailleurs assez drôles) mais le manque total d’empathie ou d’antipathie que l’on ressent pour le personnage principal du personnage, uniquement caractérisé par ce que nous venons de dire, le rend (c’est le cas de le dire !) invisible.

Sa psychologie est décrite d’une manière extrêmement sommaire. Il a une haine féroce pour le genre humain tout en sachant se servir de ceux qui peuvent l’aider (inconsciemment) à atteindre son objectif : le parfum suprême qui le rendra maître des hommes. C’est peu ; c’est très peu et ça ne mérite pas, à mon avis un tel succès mondial.

Mais il y a aussi des qualités dans ce roman (outre la qualité de sa traduction, déjà citée) et là réside sans doute la clé de sa renommée :
  • La France du XVIII° siècle est décrite avec talent.
  • Les personnages « secondaires » (ou au moins la plupart) sont plus intéressant que le personnage principal.
  • L’action est soutenue par divers procédés littéraires efficaces (ruptures de rythme, chutes brutales, etc.) et par la variété des situations.
  • Les défauts du livre se transforment même en qualités car, puisqu’il n’y a rien à comprendre la lecture est facile.


Bref, un livre à oublier.

2 commentaires :

  1. Les défauts du livre se transforment en qualités car, puisqu’il n’y a rien à comprendre, la lecture est facile.
    Bref, un livre à oublier !

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  2. Tu as raison Patrick, ce n'est pas LE roman inoubliable, mais je l'ai bien aimé quand il est sorti. Surtout la richesse du vocabulaire relatif aux odeurs, justement. La première partie notamment- l'enfance du personnage- est écrite avec force et nuances. Les ruptures et retournements de situation maintiennent l'intérêt. Mais je n'ai pas aimé la fin, plate par rapport au reste. Je l'ai lu il y a 30 ans et tu vois, je ne l'ai pas oublié !

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