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vendredi 15 septembre 2017

À PROPOS DE L'ACCENTUATION DES VOYELLES DANS LA LANGUE FRANÇAISE

L’utilisation des accents aigus, graves ou circonflexes en français pose des problèmes redoutables aux étrangers qui apprennent notre langue. Ces difficultés  sont commentées ici. Je ne traite pas du tréma, qui n’est pas un accent et a d’autres fonctions. Il fera l’objet d’un autre article. 
Ce texte utilise plusieurs sources. En particulier :
http://www.motsavec.com/search.php?m=%C3%A0
https://french.stackexchange.com/questions/13014/liste-des-mots-contenant-%C3%A0
http://www.motsavec.com/search.php?m=%C3%A2
https://www.francaisfacile.com
https://www.lalanguefrancaise.com/le-guide-de-usage-des-accents-en-francais
etc.








Règles générales


  • En français toutes les voyelles, sauf le « y », sont susceptibles de porter un accent. Seul le « e » peut porter un accent aigu.
  • On utilise souvent un accent circonflexe pour certains mots qui ont perdu une lettre avec le temps et en général un “s” : âne et asne, château et chasteau, fenêtre et fenestre, gîte et giste, hôpital et hospital, goût et goust, tête et test, etc.
  • Dans la conjugaison, on met toujours un accent circonflexe aux deux premières personnes du pluriel du passé simple et à la 3epersonne du singulier de l’imparfait du subjonctif : nous fûmes, nous chantâmes, vous fîtes, qu’il fût, qu’il chantât, qu’il vît, etc.
  • Dans d’autres cas, l’accent circonflexe permet de distinguer des homonymes.
  • Enfin, il existe des cas où l’usage de l’accent circonflexe semble aléatoire.

Cas de la voyelle « a »

La lettre « a » est susceptible de porter un accent grave ou circonflexe.

Les mots les plus courants contenant “à” sont “à” ,“là" et çà. Il est vraisemblable que l’accent grave est utilisé pour distinguer les homonymes « a du verbe avoir » et  la préposition « à » ; il en est sans doute de même pour l’article « la » que l’on peut distinguer ainsi de l’adverbe ou particule « à ».

On trouve aussi l’accent dans les mots composés ou les expressions contenant « là », «à », ou "çà", par exemple :

à-pic, là-bas, à jour, quant à, là-haut, jusqu’a, par-delà, celui-là, à cheval, pas-à-pas, à l'arrêt, là-dessous, tout-à-l'égout, propre-à-rien, etc.

D’autres mots contiennent un « à » sans que l’on puisse trouver une justification simple à cet emploi. Parmi les plus courants : déjà, pietà, voilà, etc.

Cas de la voyelle « â »

Quelques centaines de mots de la langue française s’écrivent avec un « â ». Cet accent transforme souvent un « a » fermé (comme dans le mot carotte) en « a » ouvert (comme dans le mot âne ».

Citons par exemple :
mât, bât, âne, âme, âge, râpe, pâte, pâlir, plâtre, infâme, théâtre, bâtisse, râtelier, pâquerette, etc.

Cas de la voyelle « e »

L’accentuation du « e » est régie par certaines règles qui comportent (bien entendu !) des exceptions. Les principales sont les suivantes :

On utilise un accent aigu lorsque la voyelle “e” est la première lettre du mot : étable, élection, étendre, etc. Exceptions : les mots en -ère et -ès prennent un accent grave : une ère par exemple.
On utilise un accent aigu lorsque la voyelle “e” est la dernière lettre du mot. Cela concerne aussi les mots au pluriel terminant par un -s ou se terminant par un -e muet (“e” que nous ne prononçons pas) :  canapé,  abonné, etc.
On met un accent aigu lorsque la voyelle “e” est placée entre deux consonnes : mélangé, préféré, etc. Exceptions : Pedigree, repartie (dans le sens de “réplique” mais on écrit “répartir”), revolver.
On met un accent aigu sur un “e” précédant une syllabe sans “e” muet :  immédiat, génération , généralement. Attention :On écrivait autrefois certains mots tels que événement, réglementation… et les formes de futur et de conditionnel telles que il complétera, il gérerait… avec un accent aigu. Afin de supprimer ces exceptions à la règle décrite ci-dessus, les «Rectifications de l’orthographe de 1990» préconisent l’accent grave pour ces mots : un évènement, la règlementation, il complètera, il gèrerait, etc.
On ne met jamais d’accent aigu sur un « e » qui précède un «x» ni devant une consonne double : exercice, flexible, circonflexe , intéressant, il appelle, etc.
On met un accent aigu sur la dernière lettre des participes passés des verbes du premier groupe (terminaison en -er) et sur le participe passé du verbe être : mangé, travaillé, été, etc.
On ne met pas d’accent aigu lorsque la voyelle “e” est suivie de “d”, “f” ou “r”ou si “z” est la dernière lettre du mot. Exemples : nef, une clef, pied, nez, etc.
On ne met jamais d’accent aigu sur les voyelles “e” précédant un “x” : circonflexe, sexe, excellent, etc.
On ne met jamais d’accent aigu sur les voyelles “e” précédant des consonnes doubles : trompette, étiquette, etc.
On met un accent grave pour les mots se finissant par un “s” lorsque celui-ci n’est pas la marque du pluriel : après, congrès, décès, près, progrès, etc.
On met un accent grave pour les “e” précédant une syllabe contenant un “e” muet
On met un accent grave sur un “e” lorsque la deuxième lettre qui le suit est un “l” ou un “r ” : lièvre, fièvre, nèfle, trèfle, etc.
On ne met jamais d’accent grave sur les voyelles « e » précédant un « x ».

Cas du « ê »

Il n’y a pas de règles bien définies pour l’emploi du « ê » mais, comme on l’a dit plus haut, cet accent marque bien souvent la disparition d’un "s" mais il peut être aléatoire. Quelques exemples courants : 
vêtu, même, être, genêt,  blême, vêpres, pêches, têtards, suprême, prêcher, tempêtes, salpêtre, honnêteté, archevêque, empêchement, enchevêtrements, etc.

Cas de la voyelle « i »

La voyelle « i » est susceptible de porter un accent circonflexe (il n'existe pas de mot français portant un accent aigu ou grave sur le « i »).
L’accent circonflexe peut être utilisé sans raison évidente ou en vertu des règles générales citées plus haut. Quelques exemples :

Île, aîné, dîner, boîte, paître, abîmer, traître, huîtres, gaîment, épîtres, maîtrise, fraîches, maraîcher, connaître, etc.

Cas de la voyelle « o »

Les considérations relatives au « i » s’appliquent également à la voyelle « o », avec une subtilité supplémentaire :
La voyelle «o » est susceptible de porter un accent circonflexe (pas de mot français avec un accent aigu ou grave sur le «o»).
L’accent circonflexe peut être utilisé sans raison évidente ou en vertu des règles générales citées plus haut.

La subtilité dont j’ai fait état est que le « o » non accentué peut se prononcer de deux manières différentes : ouvert (comme dans « bottes ») ou fermé (comme dans « pot »). Je ne commente pas ce point qui, d’ailleurs, n’est pas figé de manière stricte (il dépend, en particulier de la zone géographique concernée).

Exemples courants de mots avec « ô » :
tôt, ôté, tôle, rôti, trône, rôder, impôt, icône, hôtel, dépôt, arôme, tantôt, monôme, prévôts, fantôme, symptôme, etc.

Cas de la voyelle « u »

Un seul mot de la langue française porte un accent grave sur le «u» : le pronom et adverbe « où ». Sans doute a-t-on voulu le distinguer de son homonyme, la coordination « ou » ?

Mais de nombreux mots utilisent la lettre « û». Les considérations développées pour la voyelle « î » s’appliquent également à « û ». Notons que, comme pour le « î » l’accent circonflexe ne modifie pas la prononciation du mot. Exemples courants de mots comportant un « û » :

mû, dû, sûr, mûr, goût, coût, août, voûte, jeûne, sûreté, piqûre, brûler, bûche, envoûté, croûton, brûlure, flûtiste, etc.

Cas de la voyelle "y"

Comme indiqué plus haut, la voyelle « y » ne supporte aucun accent d’aucun type.

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